Bonheur... Première partie...
Entre les arbres plusieurs fois centenaires et les bâtisses en pierre, je me dirige lentement vers la cuisine aux inqualifiables saveurs: amours, partages, odeurs, échanges, mots, sourires et j'en oublie, cela va de soi... Voici quelques jours que nous sommes ici, dans un petit village des Cévennes avec "eux"... La famille bonheur... Alors que je fais les derniers mètres, voici qu'une conscience vient s'immiscer... Le lieu, le ciel, les arbres, peu importe finalement, la nature est là, donneuse de la plus belle des leçons car justement elle ne cherche pas à en donner, et au milieu d'elle des hommes, humains ou non... Dans leurs mains, ils tiennent un pinceau et une palette aux innombrables couleurs... Nous pouvons les utiliser ou pas... Je réalise avec joie que l'euphorie heureuse que nous vivons depuis que nous sommes arrivés est le reflet transhumant et chaud de la joie qu'ils ont eux d'accueillir des êtres voyageurs... Pour tout ce qu'ils nous ont déjà offert: Merci!!!
Anne-Laure joue à la marchande, regarde avec des yeux ébahis la naissance des agneaux, savoure avec une reconnaissance non contenue les plats merveilleux de Djahida, ramasse les châtaignes avec une petite Louise au regard malicieux et curieux... Louise parcourt le temps à bord de son navire émerveillement et je ne peux exprimer ici l'amour qui coule en moi quand je regarde ces deux femmes vivre... Un goût d'éternité...
Et David fait du pain... Toujours et encore...
Qu'on ne s'y méprenne pas, cette scène est un sauvetage, mais je dois tout de même dire que la chère et tendre épouse apprendra demain à tuer un coq!!!
"L’homme devient ce qu’il envisage de devenir…"
Suis-je moins que des fleurs ? Des fleurs nées de bourgeons gros de vie qui ont éclaté puis se sont épanouis pleinement sous l’effet des rayons du soleil. Leur merveilleuse essence emplit l’air de parfums et toute chose alors se réjouit dans la promesse d’une vie nouvelle. Les fleurs mettent en valeur les oiseaux volant dans le ciel, les abeilles qui butinent, l’homme dans son allégresse et sa quête de l’amour. La merveilleuse fleur produit une graine, afin qu’elle puisse renaître. Et quand les pétales tombent et que le fruit se forme, c’est là un processus ayant pour nom sagesse, c’est le produit de la vie. Et quand le fruit est consommé et que l’automne est dans les vergers et sur les champs, l’arbre frissonne au passage des rafales de vent, ses merveilleuses feuilles tombent et un jour on le voit se dresser dans une complète nudité. Quand le silence blanc survient, qu’il dépose sur les branches jour après jour la neige étincelante, et que tout est froid et désolé, où donc est la fleur ? Elle vit comme mémoire. Elle demeure dans la sagesse, dans le développement du dernier printemps, et elle renaîtra. Car après le tournant de l’hiver, au changement de saison, les boutons se reformeront et il apparaitra une autre fleur.
Si la vie dans sa continuité se manifeste dans une simple fleur, pourquoi penser que je suis moins que cette dernière ?