Deuxième chapitre...
Les yeux agrippés au ciel
Tu erres sur une route inconnue
Sourire au goût de miel
Tu cherches partout l’inattendu
Vagabond plein d’espoirs
Aux aguets des instants heureux
Cesseras-tu un jour de croire
Que le bonheur est un vœu ?
Essaouira… Avec plaisir s’égarer, se perdre, s’y perdre, croiser des regards, des couleurs. Passer le long des échoppes où l’on vend un peu de rien, un peu de tout. Entrevoir comme en secret un vieux four à bois, un métier à tisser ou autre objet d’antan. Laisser des effluves d’odeurs d’ici nous rappeler des odeurs d’enfance, sans trop savoir pourquoi… Celle du bois que l’on scie, celle du ciment que l’on coule, du pain que l’on cuit… Puis ces odeurs que l’on ne connaît pas qui se frayent un passage à travers le labyrinthe des souvenirs à venir. Lentement enveloppés par une lumière presque tamisée, regarder les reflets ombragés de toutes ces bâtisses qui font de ce port rempli de mouettes une peinture transhumante. Regarder avec amour, le long des quais où s’impatientent les barques bleues, la femme et la fille, les princesses du cœur, Anne-Laure et Louise… Et constater avec joie que le nourrisson est désormais une petite fille qui bientôt aura deux ans… La vie est un voyage et le voyage est notre vie…
« A chaque pas tu es arrivé ! »
Courir, sans trêve, courir aveuglément vers l’éternité. S’affamer toujours plus de cette impression de n’avoir plus besoin de rien. S’acharner à percer le mystère de ce qui ne s’expliquera jamais. Puis, à l’abri de cette quête un peu folle, s’amusent les matins du monde ; donnant sans mesure aucune, l’enseignement suprême, bien à l’abri de nos regards ahuris, égarés. En s’y attardant, on commence à entendre des murmures, chuchotant chaque jour à qui veut l’entendre qui rien ne dure, que tout s’arrête, pour mieux commencer. Ici ou là-bas, ainsi ou autrement, de l’aube au crépuscule il n’y a rien et pourtant il y a tout. L’étendue de nos questionnements, la goutte de nos réponses se trouve là, ni cachée, ni perdue, là, juste sous nos yeux. Sourire aux choses et à nous-mêmes pour ne pas rentrer dans la comédie humaine qui n’est finalement qu’un vaste champ de batailles. Pas de grand, ni de petits, pas de riches ni de pauvres, juste quelques âmes en transhumance vers autre chose.