Où, Quoi, qui...

Publié le par nalouda

Où sommes-nous? Quelque part entre Béziers, Narbonne et Carcassonne? Le chant des cigales rythme les jours... L'hymne du silence peuple les nuits... Le hasard... Celui qui fait sourire, celui qui existe sans exister... Celui qui nous parle un langage autre, plus mystérieux, plus coloré...

Il y a un mois et demi... Nous arrivons... Chez Stéphane, Hélèna et Nathalie... Quelques jours plus tard, le vigoureux s'avance le long d'une allée d'oliviers... Il y est toujours... Nous y sommes toujours... Nous y sommes bien... Chez Mireille et Germaine... Au pech d'André... Calfeutrés dans une pinède accueillante, non loin de la piscine, non loin du fournil, non loin du bonheur...

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Pour y faire quoi? Pourquoi faire? A la première je répondrai, à la deuxième je préfère me taire.

Pour grandir ensemble, à un, à deux, à trois, à plusieurs, avec ceux que l'on rencontrent, un jour, le temps d'une nuit étoilée, avec ceux que l'on retrouvent le temps d'une vie parfumée. Avec ceux que l'on découvrent au détour d'un chemin, avec ceux qui nous apprennent ce qu'ils aiment, ce qu'ils font, ce qui les fait. Etre ici, être, pour jouer, pour respirer, pour regarder l'autre, l'enfant, pour s'amuser, pour construire des cabanes, pour se donner la main, pour cueillir, pour s'embrasser, pour une pétanque, pour dessiner, pour rencontrer, pour voir des amoureux, pour nager, pour croire, pour rêver, pour faire du pain, pour rire, pour aimer, pour s'aimer, pour boire un verre ou deux ou trois... Je m'arrête là... Pour voir grandir Emilie et Hélia...Pour apprendre à goûter le vin, pour apprendre à apprendre, pour ne plus apprendre, pour sourire à Louise, à Anne-Laure, à moi-même, pour faire une ballade en vélo, pour discuter avec ces frères humains qui nous accueillent sur ces terres asséchées, pour partager le temps du temps ce que nous sommes à la lueur d'une lanterne fabriquée par Olivier, pour aller chercher des tomates dans le jardin car elles hurlent leur impatience à être savourées... Savoureuses... Pour voir Louise grandir dans, à côté du tanticar... Pour voir Anne-Laure être, chercher, être, chercher... Et finissant par trouver....

Pour y faire quoi? Pour vivre, chaque instant, chaque seconde dans la plénitude de cette existence inévitablement passagère, incontestablement merveilleuse... Pourquoi faire? ... ???

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Le charme de beaucoup d'enfants vient de ce qu'ils sont immergés dans la vie et la passion. C'est sûr qu'un enfant vivant donne une impression de vie ! On est toujours étonné devant les bébés. Ça gigote, ça gazouille sans se préoccuper de bienséances. On n'en revient pas ! Et puis ils grandissent, ils rêvent. Les enfants rêvent.

Ils rêvent infiniment ... Ils bâtissent des mondes, plusieurs mondes. On leur imposera le seul qui soit « reconnu par tous », le monde réel. En manque de leurs rêves, ils s'étioleront, deviendront raisonnables.

Les tout-petits, où s'en vont-ils, tellement ailleurs ?

Ils sont bien aimables de se contenter des nounours, poupées et trains qu'on leur donne. En vérité, ils préféreraient de vrais trains à eux, des animaux sauvages qu'ils apprivoiseraient, des corps à caresser dans des pays sans loi.

Les enfants en leurs rêves sont très solitaires mais ont cette faculté inouïe de pouvoir souvent y faire entrer les autres et de pénétrer eux-mêmes dans ceux de leurs amis sans la moindre difficulté. « Je dirais que je suis dans un avion... » « Alors moi je serais un bandit et je détourne l'avion. » En vieillissant, on ne sait plus partager ainsi ses rêves et les offrir à qui en veut. C'est pourquoi l'art est tout ce qui nous reste. L'enfant ne crée pas son univers par altruisme mais sa passion est communicative, ce qu'il imagine est, pour ses amis, tentant. Le partage vient par surcroît. Enfant ou adulte, celle ou celui qui offre son rêve ne se dépouille pas; sans se préoccuper d'autrui, le créateur creuse en lui-même, c'est la singularité qui offre un attrait pour les autres et cette singularité permet la rencontre pour le plaisir et la joie. Ce bonheur, cette reconnaissance des autres alimentent à leur tour le rêve premier. C'est ainsi, Marie, que les enfants se fabriquent des mondes et y vivent.

Puis ils apprennent l'obéissance au plus fort, la hiérarchie, les « règles du jeu »; c'est celui qui a le mieux perçu l'intérêt de se faire obéir qui commande, on ne jouera plus qu'aux jeux proposés par Paul ou Fougère, on a compris, on est un peu grand, déjà.

Il y aura encore quelques sursauts, vers dix ou douze ans, avec le temps des grands et terribles bouleversements amoureux, on découvrira que l'amour est aussi violent que la mort qu'on vous impose. On entreverra alors le combat dont l'issue restera éternellement incertaine.

Et les parents s'étonnent de la gravité soudaine de leurs enfants. Lesquels ne baissent pas toujours les yeux, se mordent les poings en pleurant la nuit et crèvent d'humiliation parce qu'ils acceptent l'inacceptable par peur d'être trop seuls. Oh ! Marie, à quel prix dompte-t-on les enfants ! Quel désastre ! Les cerveaux blessés, amputés, ankylosés, les cerveaux altérés deviennent adultes.

Pourtant, dans la nuit morne de ce monde sans imagination, brasille l'esprit de tous ceux qu'on n'a pas encore pu faire plier. Je crois qu'à treize, quatorze ans, on est normalement fou, tant les idées vous bousculent, vous passent dessus comme chars d'assaut. Trop. Trop. Trop. Pas une seconde de répit. De l'intelligence qui vous déborde dans ce hiatus entre l'enfance et le vide. Ce qu'on appelle la crise de l'adolescence, c'est ce désespoir de devoir quitter le temps où la tête frissonne du plaisir d'apprendre. Allez, on sent bien son cerveau qui va se recroqueviller et ça ne se passe pas sans chagrin.

N'en fais qu'à ta tête, Marie. Jamais je ne t'ai laissée pleurer, lorsque tu étais toute petite; tu auras eu mon lait quand tu le voulais. Nourrie « à satiété », tu as pris bien des forces. Tu n'es pas en manque mais en désir. C'est là l'essentielle différence avec tous ceux qu'on a privés dès la naissance de liberté et de plaisir. Je suis heureuse, tu ne ressembles à aucune autre. Le monde est à toi. Pas potentiellement.

Actuellement. Face à tout ce qu'on dit « obligatoire », dis oui ou dis non. Comme tu veux, ma douce. 

 

CATHERINE BAKER

"C'est la meilleure des choses que d'aimer, dans un monde non codifié, des êtres de tranquille insoumission."


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P
<br /> Entre lumière et densité, sourire et gravité, la trace que tu laisses en partage plisse les coins des yeux, remonte les bajoues. Merci !<br /> ...<br /> La joie est la meilleure des solutions - Pina Bausch -<br /> <br /> <br />
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